Commission européenne 58 520 avis pour la consultation sur la Pac
La Commission européenne a présenté vendredi la synthèse des contributions à consultation sur la Pac, qui a eu lieu du 2 février au 2 mai 2017 à travers toute l’UE.
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« Moderniser et simplifier la Pac » : le sujet, visiblement, a inspiré. Et pas seulement les professionnels ! La consultation publique sur la Pac, lancée par la Commission européenne en 23 langues, a recueilli 322 916 réponses entre le 2 février et le 2 mai 2017. La France a été le deuxième contributeur (14 % des réponses) derrière l’Allemagne.
L’écrasante majorité (258 575 réponses) a été reçue dans le cadre de la campagne « Living Land » lancée par un consortium d’ONG environnementales européennes. Comme beaucoup d’autres organisations (y compris professionnelles), elle proposait des « réponses recommandées » pour chacune des 34 questions du formulaire. En ne gardant qu’une réponse par organisation et en éliminant les doublons, il reste 58 520 réponses. Dont 21 386 issues d’agriculteurs, 27 893 de « simples citoyens » et 9 241 d’organisations professionnelles ou ONG (dont 82 % impliquées dans le secteur agricole et forestier, et seulement 4 % dans la nature et l’environnement).
Les trois principaux défis
Le niveau de vie des agriculteurs, les pressions sur les ressources naturelles et le climat, et le besoin de croissance et d’emplois sont les trois principaux défis évoqués par les contributeurs. Avec une hiérarchisation différente selon qu’ils sont agriculteurs, représentant d’une organisation ou « simples citoyens ». Pour les relever, les paiements directs apparaissent comme le meilleur outil pour 27 % des agriculteurs mais seulement 15 % des citoyens étrangers au secteur. Ces derniers sont par contre 30 % à vouloir développer les soutiens dans le domaine de l’environnement et du climat (contre 18 % des agriculteurs).
Toutes catégories confondues, 97 % des contributeurs estiment que les agriculteurs ne perçoivent qu’une faible part du prix payé par les consommateurs. Ils sont également 88 % à juger le revenu moyen des agriculteurs inférieur au revenu européen moyen. Et 87 % pensent que les agriculteurs européens font face à des règles plus strictes que ceux des pays tiers.
La Pac ne convainc pas sur le plan environnemental
En effet, moins de 10 % des citoyens non-agriculteurs estiment qu’elle relève les défis de la biodiversité, de l’usage raisonné des pesticides, de la diversité génétique et de la protection des sols. Même les agriculteurs et leurs organisations sont moins de 40 % à lui faire confiance dans ces domaines.
Globalement, l’environnement (et l’eau en priorité) apparaît comme une préoccupation majeure pour les citoyens de l’UE. Les professionnels reconnaissent cet enjeu mais le placent derrière les aspects productifs et économiques.
Simplification, bureaucratie et contrôles
Concernant la simplification, la bureaucratie et les contrôles sont très souvent cités comme des points noirs, et 70 % des sondés estiment que les agriculteurs devraient avoir davantage de flexibilité concernant les mesures environnementales. La durabilité et le bien-être animal sont des mots-clés retrouvés dans le chapitre consacré à la modernisation.
La Commission prévoit de s’inspirer des réponses à ce questionnaire pour préparer la prochaine réforme de la Pac. Il est cependant difficile de faire la synthèse entre des attentes parfois contradictoires. Mais une conclusion s’impose à l’issue de cette consultation : la Pac est de moins en moins l’affaire des agriculteurs, et de plus en plus l’affaire de tous.
Bérengère Lafeuille
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